Un résumé : Alyson James, amnésique lacunaire (perte de conscience) à cause d'un traumatisme d'enfance, perd sa conscience à débordement d'émotion et se retrouve à faire des choses insensées auprès de personnes inconnues.

Il prétendait être médecin de la tête. Il prétendait donc que j’étais malade dans la tête. J’avais l’impression d’être une gamine, avec sa façon de parler. Il ne pouvait pas dire psychologue tout simplement ? Ou pire, j’avais la sensation d’être une gosse super fragile ou super dangereuse -allez savoir- à cause de tous ces grands messieurs collés aux murs non-fini en béton gris. Sur leur veste on pouvait distinguer l’inscription : "POLICE".

- Alyson, raconte-nous ce qui te dérange ? Quelqu’un t’a aidée ou poussée ? Pourquoi as-tu fais tout ça ? Je suis là pour t’aider, n’ai pas peur, Alyson.

J’entendais la voix usée par l’âge du "médecin de la tête". Je l’entendais juste. Elle était comme un bourdonnement dans ma tête. Ses paroles étaient accompagnées d’un bruit sourd. Il n’y avait que mon nom que j’entendais presque normalement. Je m’en contre-fichais de ses questions. Depuis le début ce n’est pas de ma faute. J‘ai juste craqué. J‘en avais juste marre. Mon regard était planté sur la porte de la salle. Mes mains plaquées sur la table en fer se resserraient tout doucement pour fermer le poing aussi fort que je le pouvais.

- Alyson ? Il prononçait encore et encore mon nom.
- Ils n’arrêtaient pas. J’ouvris légèrement mes lèvres. Leurs critiques, leurs insultes, leurs coups. J’ai juste craqué et je suis juste devenue comme eux.

Mon regard ne quitta pas la porte mais celui du psy fit le tour des policiers. Je sentais comme une sorte de joie dans la pièce. S’ils croient me comprendre si facilement. S’ils croient avoir résolu l’énigme. Ils ont tort. Je vais juste raconter ce que eux ils ont fait. Moi je n’ai rien fait. J’en est juste eu marre.

Depuis que je suis rentrée au collège, je déteste mes parents. J’étais pourtant bonne élève. Et pas mal vu par les adultes. Les réflexions ont commencé vers la première année:
«  T’as vu comment tu t’es habillée ? Ne t’étonnes pas si on te siffle dans la rue, après ! » ou alors « Arrête de faire l’intelligente. Tu gagneras ta vie dans les rues de toute façon.. »
Le style de ma mère.
«  Tu fais bien mumuse avec tes professeurs ? A force de leur lécher le cul tu vas avoir de meilleurs notes c’est sûr ! » Le style de mon père.

J’avais les cheveux légèrement volumineux, blond qui descendaient jusqu’à mes omoplates. Une frange de travers, coupée par une mère mécontente, cachait souvent mes yeux verts. A part ça, rien d’extraordinaire. Un nez fin, une bouche discrète avec des lèvres roses pâles. Des épaules petites mais bien droites commençaient mon corps grand et frêle.

Les réflexions sont devenue une habitude j’arrivais à ne faire plus très attention pendant un petit de bout temps. De nature gentille, très serviable, polie et pas très rancunière, je pardonnais à mes parents. Jusqu’aux jour où mes parents reçurent mon bulletin avec une baisse de moyenne. Je repartie en cours le lendemain avec un œil au beurre noir. Plus la peine de rentrer dans les détails, maintenant. Ca continua comme ça entre les : Je suis une pute et une grosse lèche cul. Jusqu’à que je termine mes années de collège.

Peut-être une mauvaise passe ? J’avais décidé d’être très sérieuse pour mes prochaines années d’études… Impossible. Finalement, trop de rage stagnait en moi. Ma gentillesse partie en fumé, j’envoyais chier toute personne demandant une aide. La politesse étais devenue un mot inconnu pour moi. Et j’étais rancunière envers des personnes innocentes. J’en voulais à ces chiens d’avoir gâché quatre années de ma vie. Mon style vestimentaire ne ressemblait plus à rien grâce à ma mère. Pourtant j’adorerais m’habiller dans un style plutôt enfantin. Bref, physiquement et moralement, d’un ange, en quelques mois je m’étais convertie en démon.

Faux espoirs. Ils continuèrent aussi au lycée. Mais que voulaient-ils à la fin ? J’en pouvais plus. Réflexion en partant de chez moi, insulte en revenant et coups avant de dormir. J’étais servie. Tant pis, je craque.
Un soir où les parents -je ne les considèrent même plus comme les miens- allaient chez les voisins, ou devrais-je dire, leur bureau des plaintes. Je fis mon sac. Fuir ? Non, si je me compare à un démon je ne suis pas lâche à ce point. Je les attendis à l’entrée avec un regard perdu sur la lune que je pouvais apercevoir par la fenêtre. Couteau de cuisine à la main, j’étais assise sur les premières marches de l’escalier… La mère rentra la première. Elle devait sûrement être fatiguée de se plaindre et de raconter sa vie. J’étais décidée. Le premier des deux qui franchiraient la maison en tête, souffrira le plus. Je posai le couteau sur une marche de l’escalier, j’approchai de la mère qui me questionnait à toute vitesse.

- Tu n’es pas encore couchée ? Qu’est-ce que tu fais là, sur les marches ? Alyson répond moi !
Disait-elle sur un ton d’hystérique.
- Non, je n’ai pas sommeil. Je vous attends, voilà pourquoi je suis sur les marches.
J’étais dans un état neutre. Sans émotion. Aucune idée, de si c’etait bien ou mal.
- Insolente ! Et répond en plus ! Non mais en quoi encore ? Tu te rebelles maintenant ?!



Elle essaya de lever la main sur moi, mais je l’arrêtai bien avant. Je répondis à sa dernière question par un simple sourire. La mère eu soudainement un sentiment de faiblesse, mais avant même de prendre conscience de quelque chose, je lâchais son bras et l’assomma avec mes deux mains, accompagné d’une grande satisfaction. Toujours dans l’inconscience, je traînais son corps souillé par le vice sur une chaise. J’étais retournée sur les marches d’escalier quand j’entendis le verrou de la porte se déclencher. Le père rentrait enfin. Il resta un petit moment, les yeux remplis d’incompréhension, sur le seuil de la porte. Je pris tout doucement le couteau dans mes mains, le serrant fort dans ma paume et je regardais le père qui cherchait une explication. Simple. Il vit ma mère, ficelée, bâillonnée à la chaise les larmes déjà dans les yeux sachant déjà ce qui allait arriver.

- Tu pourrais te réjouir au moins, tu souffriras moins qu’elle. Dis-je en m’approchant de la porte.
- Alyson ! Qu’est qui te prend ?! Lâche ce couteau tout de suite ! Criait-il sous la panique.

Je répondis de la même façon que pour la mère, un simple sourire et je fermai la porte. Il se retourna vivement pour me faire face. Mauvais choix…

- Désolée. Papa.

3x plus long, vous êtes servis. xD

J’entendais les cris de la mère hypocrite en voyant le sang couler par terre. J’avais poignardé le salaud en plein ventre. Je retirai le couteau d’un geste lent. Quelques tripes tombaient dans la marre de sang au pied du père. Il s’agenouilla lourdement sur le sol tandis que je relevai le couteau plein de sang vers le haut de sa gorge. Je l’entendais, essayant de prononcer des mots. Lesquels ? Allez savoir. Je lui avais déjà tranché légèrement le cou, histoire de le faire agoniser encore un peu. On pouvais entendre sa respiration saccadée essayant de prendre sa dernière bouffée d’air. Puis, au bout de quelques secondes, plus de gémissements de douleur, plus de cris, ni de pleurs. Juste les goutes de sang qui tombaient une par une.

- Mince, il est mort. Articulai-je faiblement.

Je le fis tomber en poussant son torse dodu -l’alcool n’arrange jamais rien-, il tomba comme une masse dans une marre rouge. La mère m’aperçu avec des giclés de sang sur mon chemisier blanc et ce liquide qui coulait toujours goute par goute de mes mains.

- Regarde, il est mort. Par ta faute. Tout en chuchotant.


Elle n’arrêtait pas de hurler mon nom. « Alyson arrête, Alyson je t’en supplie !», accompagné d’énorme sanglot. Elle venait de voir son mari alcoolique tué par sa fille. Cette fille soit disant trop faible pour se dresser devant qui que se soit. Oui, elle avait raison, c’était une autre fille qui venait d’assassiner son mari. Je laissais des traces de pas rouges en arrivant vers elle pour mettre fin à sa tristesse, fin à sa torture mais pas à sa vie. Le sentiment le plus humain parcouru son corps, la peur. Mais elle ne ressentie ce sentiment pas longtemps ; le couteau l’avait poignardée en plein cœur, comme le mien poignardé pendant des années.


Je retirai aussitôt le couteau de son cœur et aussitôt sa tête tomba péniblement. Du sang, encore du sang, partout. Mes mains baignaient dedans. Mon visage et ma chemise marqués par des éclaboussures de ce liquide rouge qui coulait abondement dans l’entrée de la maison. Je fis le tour de la scène d’un regard : le couteau, le bourré, l’hypocrite… Moi. Prise de conscience soudainement, je courrai vers la cuisine, attrapai le téléphone et composai le premier numéro qui me parcouru l’esprit.

- La police ? Les pompiers ?

J’avais toujours le couteau dans les mains puis je jetai un coup d’œil sur les cadavres. J’avais composé le numéro de la police.

- Non ! Non ! Annule toi, bordel !

Je raccrochai à toute vitesse et pris conscience de mon acte. Quelques secondes passèrent puis mon arme quitta ma main pour finir son chemin dans l’évier. Le bruit de la lame contre les parois du lavabo résonna tout doucement dans ma tête. Le temps s’étais arrêté. Un sentiment de satisfaction comme un sentiment de peur me traversait le corps. J’avais fait ça, certes. Mais c’était pas de ma faute ! J’ai juste craqué.

Je retournais vite à la réalité. Je me suis dis qu’il fallait réfléchir de tout ça plus tard. Je me retournai vivement, j’allumai l’eau et je rinçai toutes preuves, le couteau et mes mains. Je regardai quelques secondes -à peine- le sang se mélanger à l’eau maladroitement puis je repartis de l’autre côté de la maison en courant. J’enjambai les corps en faisant des petits sauts tout en courant. Je fis un léger dérapage en arrivant au virage de l’escalier et montai en sautant deux marches à la fois. Une fois arriv&e en haut je déboutonnai ma chemise et fis glisser mon pantalon pour me retrouver en sous-vêtement. Je mis les vêtements tachés au fond de mon sac pour les cacher. J’enfilai une robe d’un vert peu prononcé. Elle se finissait par des plis froissés et avait de petites dentelles noires fines au niveau du décolleté. Une fois le sac caché et en tenue légère je refis le même parcours du combattant. Je prévenu les pompiers puis la police. Allaient-ils vraiment croire une gosse de 15 ans ?

Deux heures plus tard, ma maison devenue une vraie scène de crime, avec des policiers et des pompiers partout. Je fus interrogée par au moins cinq personnes. Comment je m’en suis tirée ? Par un pur hasard tout simplement.
Trois mois plus tard ce fus les voisins, les accusés. Avoir une mauvaise réputation n’arrange jamais les choses. Et moi j’ai pu me remettre en question pendant un bout de temps. Ma tante m’avait accueilli, jusqu’à mes dix-huit ans.
Quatre ans plus tard, je vivais seul dans un coin assez reculé pour me refaire une nouvelle vie. J’avais trouvé un boulot en tant que serveuse dans un bar mais, pas très tranquille. Les pires motards, des gangs entiers passaient par là. Mais ma petite expérience avec les salauds m’avait rendu plus forte. J’envoyais bouler n’importe quelle personne -du plus sobre aux hommes les plus ivres et dangereux- et je me forgeais une autre personnalité. J’avais moi aussi une belle réputation au milieu de tous ces débauchés.

La vengeance était devenue mon plat préférer.