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 Thomas.

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pretty-chan

pretty-chan


Messages : 17
Date d'inscription : 09/10/2010
Localisation : Dans un monde rempli de rêves....

Thomas. Vide
MessageSujet: Thomas.   Thomas. Icon_minitimeSam 9 Oct - 22:54

Titre: Thomas (.... ouais je sais c'est nul comme titre mais que voulez vous je suis nulle pour ça!)
Genre: Drame/Romance
Personnages: tous les personnages m'appartiennent (aucun fandom quoi) La fille s'appelle Laura, le garçon Thomas.
Avertissement: Aucun.
Commentaires (j'ai le droit?): J'ai écrit ce texte pour un concours sur le drame et la tragédie! Donc ne vous étonnez pas si vous ne sautez pas de joie en lisant ce texte!

Bonne lecture!


Citation :
« Est-ce qu’un jour tu sauras que j’existe ? »
Tous les vendredis après-midi, je me le demandais, en soupirant. Derrière le grillage du terrain de foot, je le regardais s’entraîner. Il n’était pas spécialement beau mais, quand je le voyais sourire, j’avais envie de lui parler, de faire partie de sa vie. Mais voilà, même en rassemblant tout mon courage, je n’y arrivais pas. Il draguait sans cesse les lycéennes et se faisait toujours repousser. Mais il continuait, ça l’amusait. Il riait comme un enfant, d’un rire franc, qui réchauffait le cœur et qui donnait envie de rire avec lui. Mais jamais il ne venait vers moi. Jamais je ne surprenais son regard. Jamais il ne m’adressait un sourire. Je n’existais pas. Et le voir avec toutes ses lycéennes me faisait mal. J’aurais voulu lui parler comme elles font. Juste lui parler, un peu. Même si c’était d’abord de tout et de rien. Juste pour entendre sa voix. Juste pour qu’il sache que j’existais.
Depuis un an, rien ne se passait. Je ne connaissais même pas son nom. J’aurais pu abandonner mais quelque chose m’en empêchait. Il m’attirait de plus en plus. J’ai fini par ne plus savoir détacher mon regard de lui. Une petite voix me disait que je devais foncer. Mais moi, j’étais d’une timidité maladive, je le voulais mais je n’y arrivais pas. Même quand il était seul. Pourquoi ? Pourquoi j’avais tant de difficultés à l’aborder? Est-ce parce qu’il m’intimidait ? Est-ce parce que j’avais peur qu’il m’ignore ? Je ne savais pas trop. Tout ce que je savais, c’était qu’il fallait que je fasse quelque chose.
Un jour, alors que j’étais plongée dans mes pensées, répétant des phrases que je pourrais lui dire pour engager la discussion, j’ai croisé son regard. Il s’était tourné vers nous. Pourquoi ? Je n’en savais trop rien. En temps normal, j’aurais détourné la tête en rougissant. Mais il ne me regardait sûrement pas. Alors je restai là, à le fixer. Il commença à sourire et à faire un signe de main. Vers nous. Ce n’était sûrement pas pour moi m’étais-je dis au début. Mais… ma main, hésitante, bougea toute seule, et un sourire se dessina sur mon visage. Qu’est-ce que je faisais ? Je le saluais mais… il ne m’avait sûrement pas vue. Mon cœur s’emballait pour rien. Il afficha une mine surprise puis détourna rapidement la tête. Je regardais autour de moi : les autres filles bavardaient. Elles n’avaient rien remarqué. Alors, pourquoi faisait-il des signes, si elles ne lui prêtaient pas attention ? Se pouvait-il que… son geste me fût destiné ? J’espérais. Je ne faisais que espérer. Mais espérer ne menait à rien. Je savais que je devais agir ! Et ce sourire, ce signe de main, peut-être m’était-il destiné. Même si je n’y croyais pas vraiment, j’avais un petit espoir. Un minuscule espoir. Mais un espoir quand même.
Quand il eut fini son entraînement, j’étais décidée à l’aborder. Je devais le faire ! Mais lorsque je fis un pas vers lui, son visage surpris me revint à l’esprit. Non, j’allais paraître cruche, il allait se moquer de moi. Il était surpris tout simplement parce que je n’avais pas à lui répondre. Tout simplement. Alors je me suis arrêtée de marcher et j’allais rebrousser chemin, mes espoirs envolés. Qu’est-ce que je pouvais lui dire de toute façon ? Et s’il se moquait de moi, comment j’aurais pu réagir ? Je regardais mes pieds, désemparée. Pourquoi je n’y arrivais pas ? J’étais si nulle que ça ? Qu’est-ce qui n’allait pas chez moi ? Pourquoi j’étais comme ça ?
Mes yeux me piquaient. Pendant un an, je n’ai rien fait. Et ça continuerait comme ça, pour toujours. J’aurais toujours ce pincement au cœur quand il draguera les autres filles. J’aurai toujours mon cœur rempli de regrets. Je serai toujours paralysée.
J’étais à la limite de pleurer. Non, je ne devais pas pleurer, j’allais être encore plus ridicule !
Alors que j’étais plongée dans mes pensées obscures, je sentis quelqu’un me heurter de face. Je chancelai, un peu sonnée mais ça allait, l’inconnu me rattrapa. Il devait sûrement être pressé et distrait.
- Heu, pardon, excuse-moi… heu…
Cette voix me fit frissonner. Je ne l’avais jamais entendue auparavant. C’était sûrement celle d’un jeune garçon d’à peu près mon âge. J’étais curieuse de à qui elle appartenait. Et quand je levais enfin les yeux pour le voir, mon ventre se serra pendant un cours instant et mon cœur bondit dans ma poitrine.
C’était lui.
Il était là, debout sans rien dire, visiblement embarrassé. Ses yeux verts plongés dans les miens. Je ne savais pas quoi dire ni quoi faire et je me sentais rougir. Il resta planté là pendant quelques secondes en silence puis quelqu’un l’appela au loin.
- Dépêche-toi bon sang, arrête de traîner !
- Oui oui, j’arrive !
J’aimais bien sa voix. Son odeur aussi. Rien qu’en pensant à ça, les battements de mon cœur s’accéléraient. Mais maintenant, il s’éloignait. Il partait. Et je ne le verrais peut-être plus d’aussi prêt. Alors, quelque chose s’échappa de ma bouche.
- Heu… je…
Il ne m’avait sûrement pas entendu, j’avais une si petite voix. Je ne m’attendais à rien, et pourtant il se retourna vers moi. Il attendait que je continue ma phrase. Il attendait patiemment. Je n’arrivais même pas à y croire. Alors, tête baissée, je déclarai d’un trait, comme si c’était quelque chose que j’aurais voulu dire depuis des années :
- Je trouve que tu joues très bien !
Hein ? Je… je venais vraiment de dire ça ? Mais… mais maintenant il devait me prendre pour qui ? Ca ne se faisait pas de dire des choses pareilles à un inconnu ! Je regrettai déjà ces mots. Je rougissais, un peu honteuse. Mon cœur battait à tout rompre. Je m’attendais au pire, à ce qu’il m’ignore en rigolant. Je n’osais même pas le regarder. Je pensais à m’enfuir mais…
- Ben… heu… merci… heu…ça… ça me gêne un peu…
Je levai timidement les yeux. Il détournait les siens et se frottait le nez. Il avait l’air aussi embarrassé que moi. A ce moment, je l’ai trouvé vraiment mignon, avec ses cheveux bruns en bataille et ses joues un peu rouges. C’était la première fois que je le voyais de si près. Je me précipitai pour m’excuser.
- Excuse-moi, j’ai dit ça sans réfléchir, je suis désolé, je ne voulais pas t’embarrasser heu… pardon…
Il me regarda d’abord surpris puis, plus détendu. Un sourire se dessina sur son visage. Il riait… juste un peu.
- Ben, pourquoi tu t’excuses, ça me fait plaisir !
Il souriait de toutes ses dents. Un sourire juste pour moi, qui me réchauffait le cœur. Je souris à mon tour.
Son visage semblait s’illuminer. Ou peut-être était-ce mon imagination.
La personne qui l’avait appelée tout à l’heure insistait.
- Thomas ! Tu peux pas t’arrêter de draguer les filles deux secondes ?! Bon sang dépêche-toi !
- Ok, j’arrive ! Bon ben… heu… salut !
Et je le suivis du regard jusqu’à ce qu’il disparaisse, en pensant.
« Thomas, hein ? J’aime bien ce prénom. »

(…)

La semaine suivante, je le regardais comme toujours. Il s’était encore tourné vers nous avec un de ses sourires dont j’admirais la franchise. Il essaya de faire son malin une fois le ballon en sa possession mais un autre joueur la lui piqua. Il commença à rire, alors que toute son équipe était exaspérée face à sa bêtise. Moi, je trouvais ça drôle. Et quand je regardais autour de moi, je me rendais compte que j’étais la seule à rire, parmi les soupirs des autres filles.
Quand il eût fini, il se rendit comme à son habitude vers les lycéennes. Je me suis rendue compte, à ce moment-là, que je ne l’intéressais pas. Il m’avait juste parlé une fois et moi, ça me rendait déjà folle de joie. Mais en réalité, ça ne changeait rien. Je me sentais toujours aussi éloignée de lui de son entourage.
Je suis restée un moment à l’observer de loin. Ca me faisait un peu de peine, de le voir rire et sourire avec les autres. Qu’est-ce que j’espérais ? Il souriait à tout le monde, pas seulement à moi.
Je tournai les talons, ne voulant pas en voir davantage.
- Hey !
C’était encore cette voix qui restait imprimé dans mon esprit. Cette voix qui me faisait perdre tous mes moyens. Il me rejoignit en courant et arrivé devant moi, essoufflé, passa sa main dans ses cheveux ébouriffés et me demanda plein d’entrain.
- Alors, t’en pense quoi ? J’ai assuré non ?
Son visage était doux et lumineux, malgré la sueur qui perlait son front. En le voyant comme ça, je n’ai pu m’empêcher de repenser à la honte qu’il s’était faite en voulant faire son intéressant. Je pouffais de rire. Il fronça les sourcils mais ne semblait pas l’avoir mal pris.
- Te moque pas de moi ! fit-il, la mine un peu boudeuse.
Je continuais pourtant à rire, en essayant de me retenir. Il fronça encore les sourcils puis me donna une pichenette sur le front pour que je m’arrête. Je levai les yeux, il détourna un peu la tête, croisa ses bras et lança, de manière un peu maladroite :
- Tu… tu te moques de moi alors que je ne connais même pas ton nom ?
Il détournait toujours la tête. Après quelques secondes, sans la bouger, il me regarda de manière insistante. Je souris et répondis avec un seul mot.
- Laura.
Son visage s’éclaira et toujours avec ce sourire chaleureux que j’aimais tant, il déclara.
- Laura, hein ? J’aime bien ce prénom.

(…)

Deux mois étaient passés. Et chaque vendredi était synonyme de bonheur. Maintenant, il venait me parler à la fin de son entraînement. Il se vantait sans cesse, et moi je riais encore et toujours, de plus en plus. Je riais avec lui. Il me parlait rarement de ce qu’il était, de ce qu’il aimait. Je savais seulement qu’il avait un an de moins que moi. Mais peu importe, je l’aimais encore plus chaque jour. Et je me rendais compte que je ne pouvais plus m’en passer.
L’hiver apparut discrètement. Il faisait très froid mais Thomas continuait de s’entraîner. Et moi de l’admirer. Il y avait de moins en moins de filles dehors. A l’intérieur de moi, ça me faisait vraiment plaisir, vu qu’il ne pourrait draguer plus personne. Finalement, un vendredi après-midi, il n’y avait que moi. Il me souriait plusieurs fois. J’aimais depuis toujours sa détermination. Il avait beau tombé souvent, il se relevait toujours le sourire aux lèvres, malgré ses égratignures, malgré la terre sur ses mains et ses genoux, malgré les moqueries de ses équipiers. Je l’admirais aussi pour ça.
A la fin de son entraînement, il vint directement me voir. J’étais encore plus heureuse. Il portait ce jour-là une écharpe en laine grise et jaune, un peu de mauvais goût. Mais sur lui, elle semblait beaucoup plus belle. Je grelottais sur place, je n’avais ni gants, ni écharpe, ni bonnet.
Il me regarda un instant puis me gronda gentiment.
- Ne sors pas comme ça ! Tu vas être malade à force ! Si c’est comme ça, ne viens plus me voir à l’entraînement… en plus, tu dois t’ennuyer toute seule, sans les autres filles.
M’ennuyer toute seule ? Mais je ne parlais jamais avec les autres filles, elles fantasmaient toutes sur les membres de l’équipe, et leur chouchou changeait chaque semaine. Mais bon, c’était elle qu’il draguait, il devait assez les aimer pour ça.
- Alors, qu’as-tu à dire pour ta défense ?
Thomas m’obligeait toujours à parler un peu plus, à dire ce que je ressentais vraiment. Il savait que j’avais du mal pour ça. D’une certaine façon, il m’aidait à m’exprimer un peu plus. Juste un peu plus.
- Je… je n’ai pas encore acheté d’écharpe, celle qui est chez moi est trop petite…
Il soupira, puis, alors que je regardais encore mes pieds, s’approcha de moi. Il était si près que je sentais la chaleur de sa respiration. Il était si prêt que je sentais son odeur que j’ai aimée depuis qu’il m’avait bousculé. Je levai la tête. Il était si prêt… je sentais que je commençais à chauffer. Je n’avais plus froid, en un instant.
Il fronçait ses sourcils de plus belle. Je fuis son regard. Je sentis alors quelque chose de doux et de chaud enveloppé mon cou. Après avoir un peu chipoter pour me la mettre, il s’éloigna de moi et constata le résultat.
- Comme ça c’est mieux. Bon, elle n’est pas très jolie mais tu me la rendras quand tu en auras trouvée une autre.
Il souriait encore. Une vague de bonheur m’envahit. Son écharpe était si douce, si chaude et elle sentait bon. Elle sentait comme lui, mais je ne savais définir quelle était cette odeur. Tout ce que je savais c’est que ça sentait bon.
- Tu n’es pas obligé de faire ça pour moi… c’est toi qui va avoir froid… lui remarquai-je.
- Bah, je suis grand et fort ! Je peux bien tenir sans écharpe !
Il plaisantait toujours en se vantant haut et fort. Je souris mais je me sentais un peu honteuse d’accepter un tel prêt.
Il l’avait semble-t-il remarqué et après avoir bien réfléchi, me proposa, en regardant ses pieds, en marmonnant presque.
- Si ça t’inquiète tant que ça… je te propose de…d’aller faire les magasins… demain… si… si ça ne te dérange pas…
- Non ! Pas du tout ! Je serais ravie de faire les magasins avec toi !
Je lui souriais. Il commença à rougir. Et en réalisant ce que je venais de dire, moi aussi. Il se frotta le nez et fuit un peu mon regard.
- A… alors à demain midi ici même ? Ca… ça te va ?
- Heu… oui, pas de problème… alors… à demain…
- Oui… heu… à demain…
En réalité, Thomas était tout de même un peu timide. Je trouvais ça assez amusant. Et plutôt craquant. La neige commença à tomber. Mes yeux s’illuminèrent et je ne pouvais m’empêcher de remarquer.
- La première neige de cet hiver.
- Oui.
On resta pendant un moment l’un à côté de l’autre. Je le regardais longuement. Je l’aimais vraiment beaucoup.
- Bon, je vais y aller… à…à demain…
Il s’éloignait, en traînant. Et là, je fis une chose que je n’aurais jamais avant, même en armant tout mon courage. Mais je l’ai fait, parce que je n’ai jamais eu autant d’espoir et que pendant un an, je n’ai jamais osé dire ce que je ressentais et faire ce que je voulais. Et puis, cette neige m’avait encore plus donnée courage. Sans réfléchir, je l’ai appelé.
- Thomas…
Il se retourna. Je ne l’avais jamais appelé par son prénom. En voyant son visage si doux, ses cheveux ébouriffés se remplissant de flocons, mon courage se décupla. Mon cœur battait encore plus fort que quand il m’avait salué, encore plus fort que quand il m’avait bousculé et même… encore plus fort que quand il m’avait mis son écharpe autour du cou.
- Je t’aime.
J’avais dit ça le sourire serein. Autour de nous, tout était silencieux. Ces trois mots seuls raisonnaient dehors. Ses yeux s’écarquillèrent et sa bouche forma un o progressivement. Mais il ne prononça pas un mot. Pas un seul. Et moi je continuais à sourire. Puis je suis partie. Lentement, puis en courant. Je souriais toujours mais quelques larmes s’échappaient de mes yeux. Je ne voulais pas pleurer, et pourtant, je ne pouvais pas m’en empêcher.

Je m’arrêtai un instant pour reprendre mon souffle. Beaucoup de questions se bousculèrent dans ma tête. Pourquoi n’avait-il rien dit. Pourquoi ? Pourquoi j’avais fui, en courant ? Comme quand je n’osais pas lui parler, j’avais peur de sa réaction. Moi qui croyait que j’avais évolué un peu. Juste… un peu.
Je regardai le ciel, en serrant dans mes mains son écharpe jaune et grise de mauvais goût. De la neige tomba sur mon nez. Mais, je constatai avec tristesse la réalité.
C’était de la neige fondante.

(…)

J’étais sur le lieu de rendez-vous, à midi moins quart, dans le froid, emmitouflée dans cette écharpe. J’avais beau m’être peut-être fait jeter, j’espérais encore. Parce que je voulais, comme lui, pouvoir trébucher, tomber dans la boue ou m’égratigner mais me relever avec le sourire, comme si ce n’était rien. Je ne voulais plus fuir. Plus jamais. Alors j’ai attendu, le ventre serré et une boule dans la gorge. J’avais peur de sa réaction. J’avais peur de ne pas savoir quoi faire, quoi dire. J’avais peur. Mais je devais rester ici, malgré le froid.
Mais, une autre peur m’envahissait encore plus.
Celle qu’il ne viendrait pas. Tous mes espoirs seraient alors envolés. Je croyais, je croyais vraiment que j’avais une chance. Mais pourtant… j’avais peut-être faux sur toute la ligne. J’aimais penser à « peut-être » J’aurais voulu vraiment qu’il me dise que lui aussi, il éprouvait des sentiments pour moi.
Mais il n’est jamais venu.

(…)

« Où est-il ? Est-ce qu’il me fuit ? »
Tous les vendredis après-midi, je me le demandais, en soupirant. Il n’était plus là. Il avait disparu. Il n’allait plus à l’entraînement. J’avais encore une lueur d’espoir mais son intensité diminuait chaque semaine. Pourtant, il fallait bien qu’il revienne. J’allais tenir.
Des semaines passaient, puis un mois. Puis deux. Deux mois où chaque vendredi, je venais pour rien, à regarder dans le vide. Je restais jusqu’à la fin du match, comme si je m’attendais à ce qu’il surgisse de nulle part. Et je portais toujours son écharpe. Je croyais qu’il m’évitait. Mais je commençais à m’inquiéter. Seulement… à qui je pouvais demander des nouvelles ? Je ne connaissais pas ses amis, ses proches. Je ne connaissais presque rien de lui. Rien n’avait changé de ce côté-là depuis qu’on s’est parlé ce jour-là, finalement.
J’y allais tous les vendredis le cœur serré, toujours au bord des larmes. Le désespoir m’envahissait. Et un vendredi, alors que j’allais partir, j’entendis son nom. Je me retournai vivement et je reconnus vaguement deux joueurs de son équipe. Ils n’avaient pas l’air très réjoui, ils parlaient d’une manière grave. J’entendis des bribes de leur conversation, quelques mots et puis… cette phrase qui fit tout basculer.
« C’est franchement triste qu’il ait le cancer. »

Le temps s’arrêtait. Je n’entendais plus rien. Mon ventre me faisait atrocement mal. J’entendais les battements de mon cœur s’accélérer. Ces phénomènes, qui apparaissaient avant qu’une onde de bonheur m’envahisse, survenaient pour une toute autre raison, maintenant.

« Apparemment, il a fait une rechute. Tu te souviens il y a plus d’un an, il l’avait déjà non ? Mais ça s’est amélioré et il n’a plus fait de chimio… Mais maintenant…»

« Il manquait à tout le monde pendant tout ce temps ! Et maintenant ça recommence ! Bon sang pourquoi faut-il que ça lui arrive à lui ? Hein ? »
Un des joueurs donna un coup de poing violent dans les grillages.
« Hey, c’est pas comme s’il… comme s’il… Il a déjà vaincu le cancer une fois, pourquoi pas une deuxième ! Je ne veux pas penser à… »
Il s’arrêta net. Il m’avait vue. Il se tourna vers moi, embarrassé. Comme s’il avait commis une bêtise.
- Tu… tu es Laura, n’est-ce pas ?
Je ne pouvais rien articuler alors j’hochai la tête.
- Tu … as tout entendu… n’est-ce pas ?
Je répondis de nouveau par l’affirmative.
Il regarda son partenaire, l’air inquiet. Je n’hésitai pas. Ma timidité n’était plus là, ce qui comptait, c’était lui.
- S’il vous plaît, dites-moi où habite Thomas !
Ils baissèrent les yeux.
L’un des deux s’apprêtait à ouvrir la bouche quand son ami lui chuchota :
« Arrête, tu sais bien qu’il nous l’a formellement interdit ! »
… Pourquoi… pourquoi… ne voulait-il pas me voir ?
Je savais maintenant ce qu’il pensait de moi. Il ne voulait plus me voir. Mes yeux s’embuèrent, les larmes me montaient aux yeux. Même s’il ne voulait pas de moi, je ne devais pas… je ne devais pas me laisser faire. Si je voulais le voir, j’allais, le voir.
Je me suis relevée, j’ai frotté la boue sur mes genoux et mes habits et j’ai supporté les égratignures. Mais je n’ai pas sourit. Seul lui, savait sourire.
- S’il vous plaît, peu importe s’il ne veut pas de moi, je veux le voir ! S’il vous plaît !
Je sanglotais. Celui qui s’apprêtait à me parler sortit de sa poche un crayon et une feuille de papier déchirée. L’autre essayait toujours de le persuader de ne pas le faire.
- Arrête Alex, il nous a dit de…
- C’est toi qui devrais arrêter ! s’énerva-t-il. Cette fille l’aime pour de bon et je ne veux pas qu’elle ait des regrets ! Tant pis s’il l’a interdit ! Je trouve d’ailleurs ça absurde ! Ce n’est pas parce qu’on est ses amis qu’on doit obéir à tout ce qu’il dit !
- … C’est vrai, tu as raison.
Il se dépêcha d’écrire puis, me tendit le mot. Je voyais qu’il était nerveux et pressé dans son écriture. Il posa sa main sur mon épaule, me regarda dans le blanc des yeux puis me dit fermement.
- Vas-y, fonce.
Je ne bougeai pas pendant un instant. Puis, après avoir lu l’adresse. J’échappai un tremblant « merci » de ma bouche et me mit à courir.

J’avais toujours son écharpe. Mais son odeur avait presque disparue. Pourtant, je la sentais encore, et je priais pour qu’elle reste jusqu’à ce que je la lui rende.
Arrivée devant la maison, je n’hésitai pas une seconde et sonna à la porte. Une très belle femme aux longs cheveux châtains et ondulés m’accueillit. C’était sûrement sa mère.
- Bonjour ! A qui ai-je l’honneur ?
Elle me scruta du regard de la tête aux pieds et s’arrêta sur l’écharpe.
- Hum… tu es Laura ?
- Oui ! dis-je avec conviction.
- Alors, entre tout de suite et monte vite, il est dans sa chambre !
- … Merci…
- Pas de quoi.
Je me précipitai vers les escaliers et entendit la jeune femme lui crier « Tu as de la visite ! »
Je me suis approchée de la porte.
J’ai poussé la poignée.
Et je l’ai vu.

J’avais envie de pleurer. J’en avais vraiment envie. J’en avais même un haut-le-cœur.
Il avait maigri.
Il portait une casquette rouge.
Il n’avait plus ses cheveux bruns ébouriffés.
Il avait une mine triste et fatiguée.
Et surtout…
Il semblait avoir peur. Il était tétanisé. Ses yeux s’agrandissaient et j’entendais sa respiration tremblotante. Il semblait ensuite triste et… il me tourna le dos.
Etait-ce vraiment celui que j’avais connu ? Etait ce vraiment celui qui se relevait toujours avec le sourire ? Etait-ce vraiment… celui que j’aimais ?

Je voyais ses épaules tressaillirent. Il parvint pourtant à articuler.
- Finalement… tu m’as vu… dans cet état-là.
Sa voix était remplie de tristesse. Un frisson me parcourut le corps. Il tourna la tête vers moi, et me fit un sourire. Mais un sourire triste. Un sourire qui ne me réchauffait pas le cœur mais qui le serrait, qui lui faisait mal. Il baissa les yeux. Je sentais mes larmes couler. Et, le goût salé de mes larmes en bouche, je lui demandais d’une voix tremblante.
- Pourquoi… pourquoi tu ne m’as rien dit… pourquoi tu… tu ne voulais plus me voir… Je… je voulais vraiment… faire les magasins… avec toi… pourquoi tu ne m’as pas expliqué ! Tu aurais pu t’excuser ! Tu aurais pu tout me dire, j’aurais compris. Mais peut-être qu’en réalité tu ne veux pas me voir. Ou plutôt… tu me fuis. Tu fuis ! Je croyais que tu ne fuyais jamais ! Que tu te relevais toujours ! Malgré les blessures, les moqueries, la boue ! Tu te relèves toujours… toujours…Ce n’est pas normal… ce… ce n’est pas… juste… tu…
J’étais en train de m’énerver. J’avais une de ces boules dans la gorge. Et je ne contrôlais plus ce que je disais. Maintenant, j’étais incapable de parler. Tout ce qu’on entendait, c’était mes sanglots. Je ne comprenais pas. Pourquoi ? Pourquoi ne répondait-il pas ?
J’essayais de ne plus fuir son regard. Mais je ne voyais plus rien. Pleins de sentiments m’embrouillaient la tête : la déception, la tristesse, la colère, … et toujours la peur, même si j’essayais de l’affronter. J’avais encore peur de sa réaction. Mon ventre se tordait toujours autant. J’avais mal.
Pourtant, tous ses sentiments s’envolèrent en un instant.
Quand il me prit dans ses bras.

Le monde s’était de nouveau arrêté de tourner. Je vis sa casquette rouge tomber sur le sol. Il tremblait un peu. Juste un peu.
- Tu as raison… je… j’ai eu peur. J’ai eu peur… c’est pour ça que… je t’ai fui. J’ai eu peur que tu me voies, comme ça. Que tu sois dégoûtée… que tu ne veuilles plus de moi. J’ai eu peur et j’ai fui. Pour une fois.
Sa voix était différente. Elle était plus sérieuse, plus mature. Mais aussi plus poignante, plus amère.
- Je suis désolé pour tout ça… je suis désolée, vraiment… Je n’aurais pas dû. Je l’ai fait et je le regrette maintenant. J’aurais dû tout te dire, j’aurais dû t’expliquer… mais je ne voulais pas que tu aies pitié de moi. Parce que… je t’aime.
Hein ? Quoi ? Il venait de dire ces mots ? Vraiment ? Je ne rêvais pas ? C’était vraiment… pour moi ?
Ca me redonna encore plus envie de pleurer. Je recommençais à sangloter alors il continua.
- Je t’aime depuis longtemps. Depuis que je t’ai vu, derrière le grillage. Je n’osais pas te regarder pendant l’entraînement. Je ne pensais pas que c’était moi que tu regardais. Je te regardais de loin, quand tu t’en allais. Je draguais les filles, je faisais mon intéressant… pour toi, tu sais… Mais… je n’osais pas t’aborder. Ce n’était pas aussi facile qu’avec les autres filles. Je n’y arrivais pas. Je fuyais tout le temps. J’avais peur que tu m’ignores, j’avais peur que tu me rejettes. Alors, je voulais attirer ton attention. Mais je n’osais même pas regarder dans ta direction, pour voir ta réaction. J’espérais que tu viendrais me parler. J’ai espéré depuis un an.
Je n’en croyais pas mes oreilles. Ces sentiments qu’il décrivait… comment il s’est comporté… je le comprenais, je comprenais tout ! Je faisais exactement la même chose, je pensais la même chose. Il continua.
- J’ai… j’ai été très mal à l’aise la première fois qu’on s’est parlé… et ton signe de main m’avait surpris et m’avait fait plaisir… je ne m’y attendais pas… Je… je… j’ai été idiot d’attendre. Finalement c’est quand tu m’as dit que je jouais très bien, que j’ai pu être plus à l’aise. Je ne savais pas ce que tu pensais de moi… et j’avais peur. J’avais peur que tu ne m’aies même pas remarqué. J’avais peur… de tout ça… j’avais peur de tomber et de ne plus savoir me relever.
Il cessa l’étreinte et me regarda, avec le visage que j’ai toujours connu de lui.
- Alors, quand cette fichue maladie s’en ira, est-ce que… tu voudras encore de moi et est-ce que… on pourra, faire ce rendez-vous qu’on avait fixé il y a des mois ?
Il souriait. Enfin, d’un sourire franc. Celui que je connaissais.
Peu importe s’il avait eu ses faiblesses, peu importe si finalement il avait fui de nombreuses fois, peu importe s’il n’était pas exactement l’image que je me faisais de la détermination même. Il s’était finalement relevé avec le sourire. Malgré les peurs, malgré tout.
Une onde de bonheur m’envahit, comme à chaque fois. Même s’il n’avait pas ses cheveux, même s’il avait maigri, il rayonnait en ce moment même et toutes ses choses superficielles ne pouvaient altérer son éclat. Je lui souris moi aussi.
- Oui !
- Promets-moi de ne pas tomber amoureuse de quelqu’un d’autre avant que je ne sois guéri ! Hein ! Hein ? Quand j’aurais de nouveau des cheveux, on sortira, on s’amusera ensemble, on apprendra à se connaître et on se créera de bons souvenirs, oui ?
Il parlait comme un enfant. Je me mis à rire.
- Oui, promis !
C’est ainsi que je suis partie, après avoir essuyé mes larmes. J’allais garder son écharpe jusqu’à la fin. Jusqu’à ce qu’il guérisse complètement.
Seulement… en pensant à ça… je revoyais ses deux amis inquiets.
Et je me suis rendue compte… qu’il n’allait pas forcément guérir.
Tout d’un coup, la peur m’envahit de nouveau. La peur de le perdre à nouveau.
La peur qu’il meurt du jour au lendemain.
La peur de ne plus le voir.
Pour toujours cette fois.

(…)

Je retournais chez eux chaque vendredi, pour lui parler, le soutenir. Mais il n’y avait jamais personne chez lui. Sauf un jour. Juste un. Sa mère m’ouvrit et me fit entrer. Thomas n’était pas là. Mais elle me servit un bon chocolat chaud et commença à parler de lui, à me poser des questions. J’apprenais beaucoup de choses sur lui, sur ce qu’il aimait, sur sa vie. Mais elle me posa surtout beaucoup de questions. Et puis, elle parla du cancer. Elle parla de ses difficultés, de sa fatigue, de sa peur du regard des autres, de la première fois où il avait perdu ses cheveux. Quand il se sentait moche, faible et incapable. Quand il perdait espoir à cause de tout ça. Heureusement, il a commencé à se battre, en pensant que s’il mourrait, il ne pourrait plus jouer au foot et perdrait tous ses proches. Il retrouva espoir et il n’eut plus besoin de faire des chimiothérapies. Le cancer était parti. Mais pas pour de bon, malheureusement.
Elle finit par me dire, en me regardant de manière tendre.
- Tu sais, maintenant, il ne se bat plus uniquement pour le foot et ses proches. Il se bat aussi pour toi. Il t’aime vraiment, tu sais. Je le voyais dans ses yeux quand il parlait de toi. Même s’il niait toujours son amour.
Elle rit.
- Dans quel hôpital se trouve Thomas ? demandai-je enfin.
Elle posa la tasse de chocolat chaud qu’elle tenait en main. Puis, elle m’indiqua l’adresse.
- C’est à cinq kilomètres d’ici. Je peux t’accompagner si tu veux.
- Non, ça ira, je vais prendre le bus.
Le téléphone sonna.
- Bon, je ne vais pas vous déranger plus longtemps, au revoir.
- Oui, à bientôt et… s’il te plaît, soutiens toujours mon fils le plus possible et ne cesse jamais de l’aimer. Il en aura besoin.
- Comptez sur moi !
Je l’entendis à peine articuler « Allô ? » quand je suis sortie. Je me précipitai pour prendre le bus.
Pendant tout ce temps, j’ignorais sa maladie. J’ignorais tout. Mais maintenant, j’allais rattraper le temps perdu et le soutenir, rester à ses côtés. Je l’aimais. Je l’aimais pour de bon.

J’étais enfin arrivée à l’hôpital, après quelques minutes de marche dans la ville. Il y avait un monde fou. Tout était blanc : les murs, le plafond, les médecins, tout. Je n’avais jamais été dans un hôpital. La mère de Thomas m’avait dit qu’il faisait souvent les examens au 2ème étage. Je n’ai pas perdu de temps à demander à l’accueil. Je me précipitai à monter les marches.
- Qu’est-ce que…
Comment… comment cela se faisait-il ? Sa mère était là ! Alors que je l’avais vu il y a une demi-heure ! Et… un inconnu, aussi. Et puis pleins de gens que je ne connaissais pas.
Je décidai de m’approcher. Je ne voyais pas leur visage. Ils regardaient tous dans un des locaux. Un médecin en sortit. Et il dit d’une voix grave et tranchante.
- Nous n’avons rien pu faire.
Et là, la mère s’écroula. L’inconnu la soutenait. Et les inconnus commencèrent à pleurer.
Et c’est là que j’ai compris.

J’accourais, espérant que je rêvais, que je me trompais. Mais…
Il était là, dans un lit d’hôpital, paisible.
Ses yeux étaient fermés, il ne bougeait plus.
La mère ne m’avait même pas vue. Elle pleurait de toutes les larmes de son corps, l’inconnu lui frottait le dos pour la calmer, mais ses yeux étaient embués. Les autres frappaient leur poing sur le mur, s’écroulaient les uns sur les autres en fondant en larmes ou essayaient de se retenir.
La femme hurla, en sanglotant.
- Il est mort ! Mort ! Pourquoi… pourquoi mon seul et unique fils ? Pourquoi !
Les mots raisonnaient en moi.
« Il est mort »
« Il est mort »
« Il… est… mort »
Je m’écroulai au sol, à genoux, posant ma main sur la vitre donnant sur la chambre. Il était parti. Je n’allais plus jamais entendre sa voix, son rire cristallin. Je n’allais plus jamais le voir jouer au foot, faire son intéressant, draguer les filles. Plus jamais. Plus jamais.
Plus jamais.

Quelque chose se vida en moi. Je revoyais tous ces moments que j’ai vécu avec lui : quand il m’a fait un signe de main, quand il m’a foncé dedans, quand il m’a parlé pour la première fois, quand il me parlait de tout et de rien et vantait ses exploits, quand il passa son écharpe jaune et grise autour de mon cou, quand il me prit dans ses bras et me dit « je t’aime ». C’était la dernière fois que je l’avais vu. De toute ma vie.
De nombreuses questions vinrent se mêler dans ma tête. Si j'avais su qu'il était malade, si je l'avais soutenu, est-ce que ça aurait changé quelque chose? Est-ce qu'il se serait battu encore un peu plus? Et si je lui avais parlé depuis longtemps, si j'avais su qu'il m'aimait, si on était sorti ensemble, est-ce que ça aurait changé quelque chose?
Non, ça ne changeait rien. Il serait parti, plus tard peut-être.
Et puis, je ne pouvais plus rien changer: il était mort maintenant et je n'avais rien pu faire. Je n'aurais pu rien faire. Je me sentais si impuissante, si nulle, si inutile.
Je n'ai jamais servi à rien. Je n'ai jamais rien su faire pour lui. Je ne le connaissais pas. Je l'ai toujours su.
J'avais envie de crier. J'avais envie de hurler ma douleur. Mais rien ne sortit. Je n'arrivais même plus à pleurer. Je ne semblais pas aussi triste qu'eux et pourtant.
Ça faisait mal.

(...)

Lors de son enterrement, il y avait un monde fou. Mais je ne connaissais personne. Juste sa mère, et ses deux amis joueurs de foot. Je me rendais encore plus compte que je ne le connaissais pas.
Quelqu'un fit un discours, je n'écoutais même pas. J'étais plongée dans mes pensées. J'étais vidée. J'allais toujours au terrain de foot le vendredi, il n'y avait plus personne mais... j'avais l'impression qu'il allait surgir de nul part, j'avais l'impression qu'il allait à nouveau me sourire. Et là, à l'enterrement, je pris conscience à nouveau de la réalité. Ça faisait comme un poignard qui transperçait le coeur. Je ne le reverrai plus jamais. Cette vérité, je devais l'accepter.

Quand toute la cérémonie fut finie, je sentis quelque chose sur mon cou. C'était l'écharpe. Je devais la rendre. Elle ne sentait même plus Thomas. Je n'avais même plus son odeur près de moi.
Je m'approchai de la mère, elle me regarda pleine de tristesse. Je lui tendis sans broncher l'écharpe. Elle la repoussa.
 Garde-la. Garde la en souvenir. Pour ne jamais l'oublier.
L'oublier. L'oublier? Allais-je vraiment l'oublier?
Je serrai l'écharpe très fort entre mes mains. Je regardais dans le vide. Et là, d'un seul coup, des larmes me montèrent aux yeux. Les premières depuis sa mort. Toutes les larmes que j'avais accumulée mais que je n'avais pas la force de libérer. Elles ruisselaient si facilement maintenant.
Elle me prit dans ses bras. Même si je ne la connaissais pas vraiment, je me blottis contre elle en pleurant comme une enfant. J'hurlai toute la douleur que j'avais accumulée dans son épaule. Elle ne m'arrêta pas. Je commençai à parler, à parler de mes peines, de mes regrets, des questions que je me posais. Elle m'écoutait sagement, alors qu'elle était presque une inconnue pour moi. Mais, connaître vraiment quelqu'un, ça voulait dire quoi? Faire partie de la vie de quelqu'un, qu'est-ce que ça signifiait, au juste?
Quand j'eus fini, elle dit simplement.
 On a tous des regrets. On est tous tristes. On a tous envie que ça se soit passé autrement. Mais malgré ses égratignures, malgré cette boue sur nos mains, nos vêtements, malgré tout, on se relève et on va de l'avant. Même s'il faut du temps, on peut toujours y arriver. Et surtout, il ne faut jamais oublier tout ce qui s'est passé avant, tous nos efforts, toutes les bonnes choses qu'on a vécues. Il faut toujours garder ça à l'esprit. Promis?
 Promis... sanglotai-je.
Je continuai à pleurer. Je le revoyais, déterminé, souriant. Je le revoyais encore et encore. Puis, quand j'avais assez pleuré, je regardai le ciel. Des flocons tombaient depuis tout à l'heure. Je les sentis tomber sur mon visage.
 Cette neige-là c'est de la vraie, elle va tenir. C'est la première vraie neige de cette année.
 Oui. C'est vrai.
Et nous restâmes ainsi, à regarder la neige tomber et se mêler à nos cheveux, en souriant.

Fin.

C'était tout tristounet! =/ Mais grâce à ça j'ai gagné le concours! =D (en même temps, j'étais la seule à faire une fanfic, les autres faisaient des poèmes... et il y avait 5 créas, c'était pas un grand concours!)
Mais je suis quand même contente de ce one-shot. J'étais bien inspirée!
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Thomas.

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